Les 24, 25 et 26 novembre dernier, à Massongy, s’est déroulé le festival Quincy soit-il, ayant le label Régional FNCTA URRA.

À cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Catherine Canovas et Jean-Marc Thiébaud, tous les deux membres du bureau de la Malle au Grenier.

INTERVIEW

Catherine Canovas et Jean-Marc Thiébaud

BONJOUR, POUR COMMENCER POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?

Jean-Marc Thiébaud. Je suis président de la Malle au grenier depuis dix ans. Je fais partie de la troupe depuis une trentaine d’années en tant que comédien et j’ai fait quelques mises en scène. La troupe a été fondée par Jean-Pierre Morclette, qui est malheureusement décédé, et par Pierre Favre, en 1990. Au début, c’était juste une troupe de village et ensuite des comédiens sont venus d’ailleurs agrandir la troupe. Je connaissais Jean-Pierre Morclette puisqu’on avait joué en Suisse ensemble dans les années 80. Donc j’ai rejoint l’aventure au tout début, en 1991. Sur le premier spectacle, je venais faire un remplacement. Et depuis, j’y suis resté.

La jeune troupe de la Malle au Grenier

Je m’occupe aujourd’hui, avec Catherine, des ateliers enfants au théâtre: niveau primaire et collège depuis une dizaine d’années. Il y a toujours eu du théâtre enfant à la Malle au grenier, mais avant, c’était une autre personne qui s’en chargeait et il y avait seulement les primaires. On travaille les mercredis matin et après-midi avec trois groupes, un de primaires et deux groupes de collégiens. Et puis il y a Marie qui s’occupe des lycéens.

Catherine Canovas. Je suis trésorière de la Malle au grenier depuis 1999 je ne compte plus les années. J’anime avec Jean-Marc les ateliers enfants et ados. Et depuis quelques années, je me suis lancée dans la mise en scène avec l’aide et le soutien des comédiens.

"La plus précieuse des marchandises"

CETTE ANNÉE C’ÉTAIT LA 11EME ÉDITION DU FESTIVAL “QUINCY SOIT-IL”, COMMENT S’EST-ELLE PASSÉE ?

Très bien. Les 3 dernières éditions après COVID se sont vraiment bien passées. L’année du COVID, ça a été annulé et maintenant, on a trouvé un peu un rythme de croisière. On a pris nos marques. On était complet sur pratiquement tous les spectacles, en tout cas le spectacle du vendredi, les spectacles du samedi étaient complets et le dimanche matin aussi.

Nous avons programmé neuf spectacles, dont deux présentés par la troupe jeunes de la Malle au grenier. Les jeunes, ce sont les lycéens, qui ont fait une ouverture de rideau le vendredi soir et ont joué “Antoine et le Siècle des Lumières” le samedi soir. Spectacle qu’ils jouent depuis juin. Après tout le reste, c’était des troupes que nous avons accueillies de toute la France. Il y avait, par exemple, une troupe de la région parisienne et lilloise … Nous effectuons une sélection suite à la candidature des troupes, nous en avons reçu cette année une trentaine. Nous sommes évidemment regardants sur la qualité du jeu, de la technique, du choix de textes. Il est important qu’il soit en accord avec nos valeurs. Les troupes ont pu, cette année, postuler jusqu’à fin mai et nous avons donné une réponse le 30 juin. À l’avenir, nous réduirons cette durée afin d’avoir davantage de temps pour nous décider. Nous demandons à voir, au mieux, les spectacles, et si ça n’est pas possible nous en visionnons une captation. Dans le comité décideur, nos jeunes ont une place, que nous trouvons importante, car ils ont un autre regard sur les spectacles et nos avis peuvent diverger. Ainsi, le débat est réel. C’est vraiment une richesse, d’avoir des jeunes aussi investis au sein de l’association.

"Quand viendra la vague"

Malgré le rythme de création d’environ un spectacle par an, nous avons décidé de ne pas jouer lors de notre festival. L’organisation nous prend trop d’énergie et comme on a la chance d’avoir le théâtre à disposition toute l’année, quand on joue, on ne fait que jouer et quand on fait le festival, on ne fait qu’organiser. À part les jeunes, on ne joue pas.

On est très attaché à la convivialité durant le festival. Nous organisons ce week-end pour qu’il y ait une vraie rencontre entre différentes troupes et aussi entre les bénévoles et les artistes. On essaye ainsi de briser le mythe du comédien inaccessible et du théâtre sacré, en organisant des repas où bénévoles et troupes sont complètement mélangés.

"Occupe toi du bébé"

ET CE THÉÂTRE LÀ DONT VOUS PARLEZ, C’EST UN THÉÂTRE MUNICIPAL QUE VOUS AVEZ À DISPOSITION, C’EST ÇA ?

Oui, en fait, l’histoire de ce théâtre est un peu compliquée. En résumé, avant, c’est une petite salle qui était dans une ferme qui appartenait à l’évêché. Elle est restée pendant 50 ans plus ou moins complètement délabrée. Et puis elle a été réhabilitée en 1997; la montée des gradins, une régie, elle était donc devenue fonctionnelle. La mairie a racheté cette salle, et aujourd’hui tout le bâtiment et le terrain appartiennent à la mairie. On a donc maintenant une convention avec la mairie qui nous met la salle à disposition. C’est nous qui gérons toutes les activités et la programmation qui y a lieu. À une époque, il y avait un spectacle par mois, avant qu’on fasse le festival. Mais c’est compliqué parce qu’on n’est pas nombreux dans l’association. On maintient évidemment les ateliers enfants et la troupe adultes ainsi que le festival en novembre. On essaie aussi de mettre quelque chose en place au printemps, sur trois soirs; vendredi, samedi, dimanche. Un peu comme un mini festival avec des troupes de la région. L’année dernière, il y a eu trois spectacles et un concert.

"Le hasard fait bien les choses"

C’est un peu compliqué de faire sa place, parce qu’on est entre Thonon et Annemasse, que Genève est assez près, il y a énormément d’offres de spectacles. On a déjà trouvé la place du Festival du mois de novembre. Maintenant, on a vraiment des habitués, des gens qui attendent la programmation, qui sont fidèles. Donc est-ce qu’on arrivera à fidéliser un public à une autre période, on verra.

Durant l’édition 2022, une troupe de l’Isère était venue jouer et ils sont revenus cette année simplement en tant que spectateur. Il y a vraiment des affinités qui se créent autour du théâtre. C’est tout ce qu’on recherche.

"Balade contée dans le monde et dans le temps

SI VOUS DEVIEZ ME DONNER UN SPECTACLE COUP DE CŒUR DE CETTE ÉDITION, LEQUEL SERAIT-CE ?

Impossible de choisir. Si on les a choisis, ce n’est pas pour rien. Tous les spectacles ont quelque chose qui nous a marqués, que ce soit émotionnellement, artistiquement, humainement.

Peut-être un petit mot sur la lecture, qui était programmée en même temps que le spectacle enfant, le dimanche matin. Il s’agissait d’un texte de Jean-Claude Grumberg, et mis en lecture par Didier Vacelet. Ça fait quatre ans qu’on l’accueille chaque année, au début, la salle était à moitié pleine et maintenant, on affiche complet. Didier est un super lecteur et comédien amateur de la région, et il a maintenant trouvé un public fidèle du dimanche matin au festival.

"1970"

QUELQUE CHOSE À RAJOUTER ?

On invite toutes les troupes à candidater, on ne peut malheureusement pas retenir tout le monde bien évidemment, mais c’est toujours un plaisir de découvrir le travail des autres. Dans ce festival, il faut arriver à proposer de tout et que la programmation soit quand même éclectique, on ne va pas mettre six drames ou six comédies.

Juste un petit mot sur notre technicien Mathis, qui est un enfant du village. Et il a, avec ses frères, fait du théâtre au niveau primaire. Et Mathis a lui décidé d’en faire sa profession. Il est technicien professionnel, et chaque année, il revient ici, gratuitement dans son village pour nous faire la technique. Ça, c’est très précieux. C’est quelqu’un de très apprécié par les troupes, parce qu’il leur trouve toutes les solutions possibles. Il a toujours le sourire. Et cette année, comme on avait pas mal de jeunes, des collégiens qui souhaitaient s’investir en tant que bénévole, et plus particulièrement en technique, il a eu avec lui quatre jeunes à qui il a fait découvrir la régie. Pourquoi et comment on arrivait à avoir de la lumière et du son en partant de rien ? Puisque dans la salle des fêtes, on arrive, il n’y a rien et puis quelques heures après la magie opère. Et donc ils ont pu découvrir ça avec lui.

La pièce que nous jouons actuellement “La bande à Bonnot” d’Alain Guyard. Pendant qu’elle tourne nous travaillons déjà sur la prochaine qui devrait être prête au printemps, il s’agit de “La cuisse du steward” de J-M Ribes. Nous avons hâte de vous la présenter.

"Ma famille"

UN PETIT MOT POUR TERMINER ?

Le Festival “Quincy soit-il”, c’est la qualité dans la convivialité, c’est un peu ça notre sous-titre.

"Antoine et le siècle des Lumières"
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