La Malle au Grenier organise depuis 2012 son festival de théâtre amateur : Quincy soit-il ! Cette année , le festival a fêté ses 10 ans les 25, 26 et 27 novembre et a réuni Plus de 400 spectateurs et 15 bénévoles !
Nous avons rencontré deux membres de La Malle au Grenier, Catherine Canovas, trésorière et Jean-Marc Thiébaud président de l’association.
INTERVIEW
CATHERINE CANOVAS & JEAN-MARC THIÉBAUD
POUR COMMENCER, POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?
Catherine Canovas : Je suis trésorière de l’association, avec le titre de metteuse en scène. Même si ce sont souvent des mises en scène partagées et collectives, car tout le monde met son grain de sel !
Et je suis animatrice depuis une vingtaine d’années des ateliers enfants.
Je viens d’une famille de théâtreux, je suis originaire de Saint-Etienne bien connu, dans le monde du théâtre, j’ai baigné dedans !
Quand je suis arrivée à Massongy, ma fille qui à l’époque avait 7 ans a souhaité faire du théâtre aux ateliers de La Malle au Grenier. Il nous paraissait évident d’’adhérer et d’aider l’association. Au départ nous sommes devenus bénévoles car notre fille faisait du théâtre et puis on ne les a jamais quittés !
Jean-Marc Thiébaud : Je suis le président de la troupe depuis une dizaine d’années maintenant.
J’ai commencé le théâtre en Suisse. Je travaillais avec un imprimeur qui souhaitait créer un théâtre derrière l’imprimerie. Le théâtre s’appelle le Théâtricule à Genève, c’est une aventure qui tourne toujours ! J’ai déménagé ensuite en France. Ou j’ai rencontré Jean-Pierre Morclette (fondateur de La Malle au Grenier) et, en 1991, il m’a demandé de faire un remplacement pour un rôle et je suis resté !
POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER LA MALLE AU GRENIER ?
Jean-Marc : La troupe a été fondée en 1989, par Jean Pierre Morclette, aujourd’hui décédé. Le Théâtre de Quincy a commencé son activité en 1997, dans une ancienne salle paroissiale remise en état par Pierre Favre co-fondateur de l’association. La troupe La Malle au Grenier gère depuis le théâtre de Quincy. Nous avons été jusqu’à 35 comédiens et comédiennes.
L’atelier enfant a été ouvert un an après la création de la troupe. Aujourd’hui nous animons des ateliers, enfants, collégiens, lycéens et regroupons une trentaine de jeunes.
La troupe a joué vingt-neuf pièces depuis sa création, nous organisons chaque année le Festival, Quincy soit-il !
ET COMMENT VOUS EST VENU L’ENVIE DE FAIRE UN FESTIVAL ?
Jean-Marc : L’idée est née tout à fait par hasard.
Nous avons eu un incendie au théâtre. Nous avions besoin d’argent pour combler le prix des travaux. Nous avons donc organisé un événement, où il y avait autant de musique que de théâtre, Ca s’appelait : Il faut sauver Quincy. L’année d’après nous avons refait une édition, Il faut sauver Quincy 2 !
Mais pour finir, nous nous sommes dit que pour pérenniser l’événement il fallait lui trouver un autre nom : Le festival Quincy soit-il ! est né il y a 10 ans.
Catherine : La première édition a surtout été 3 jours de soutien à La Malle au Grenier et au théâtre. Ce sont avant tout, des proches du théâtre qui sont venus jouer, donc des troupes très locales ou des groupes de musique d’amis. Et ce n’était pas fait pour être pérennisé.
Finalement, ça nous a permis de faire de belles rencontres et de fédérer un public. La création d’un festival était évidente.
Jean-Marc : Avant nous faisions un spectacle invité par mois. Mais ça devenait compliqué pour l’organisation. Alors, faire un festival, et se recentrer sur trois jours, c’était plus pratique pour nous !
COMMENT SE DÉROULE LE FESTIVAL ?
Catherine : Nous lançons un appel à candidature assez tôt par le biais de notre site internet, de celui de la FNCTA et des réseaux sociaux, nous essayons de le diffuser dans les festivals environnants. J’envoie systématiquement l’appel aux troupes que l’on a déjà invitées pour qu’elles puissent le relayer. Depuis le début nous avons misé sur la qualité de l’accueil et des conditions de jeu pour que les troupes soient satisfaites. Ce qui semble fonctionner puisque certaines sont revenues ou l’ont fait savoir autour d’elles.
Jean-Marc : Le festival est ouvert à toutes les troupes.
Nous avons entre 8 et 9 spectacles, une lecture et un spectacle jeune public. Nous aimerions pérenniser cela.
Catherine : La lecture est faite par Didier Vacelet, qui vient chaque année. Cette année il est venu accompagné de Michelle Chapel et Jean-Michel Detharré, pour une lecture scénarisée de Votre Maman de Jean-Claude Grumberg
Nous essayons dans la mesure du possible de proposer un spectacle jeune public, car nous avons les ateliers enfants et nous souhaitons leur offrir un spectacle. Mais c’est difficile de trouver des spectacles pour enfants dans le théâtre amateur !
Cette année, c’est une troupe de l’Ain, la compagnie AINcognito qui a présenté leur spectacle Aïe, aïe, aïe des ours.
QUELLES SONT LES DIRECTIONS DU FESTIVAL ?
Catherine : Nous souhaitons proposer des spectacles variés et de qualité. Nous tenons absolument à voir tous les spectacles et essayons à chaque fois de nous déplacer, mais si cela n’est pas possible nous visionnons les vidéos.
Le but est d’offrir une diversité dans les styles de spectacles, avec un critère principal, la qualité !
Notre festival a toujours lieu le quatrième week-end de novembre, la prochaine édition aura lieu les 24, 25 et 26 novembre 2023.
Pour cette édition, nous réfléchissons à l’ouvrir dès jeudi soir avec un spectacle au Théâtre de Quincy.
Jean-Marc : Le festival se déroule sur deux lieux : la Salle des fêtes de la commune et le théâtre. Notre théâtre accueille 49 spectateurs seulement. Donc on peut se permettre d’avoir des spectacles très intimistes, et, à la Salle des fêtes, (150 places) des spectacles plus grand public. La proximité des deux salles nous aide beaucoup !
Nous n’avons pas la place de faire un espace bar et restauration au théâtre, donc le faisons à la Salle des fêtes.
POUR LA 11ème ÉDITION, VOUS ALLEZ DONC DEMANDER LE LABEL DE L’UNION RÉGIONALE RHÔNE-ALPES. QU’EST-CE QUE CELA REPRÉSENTE POUR VOUS ?
Catherine : Gilles Champion nous en a parlé cette année. Nous ne savions pas du tout que nous pouvions le demander. Nous sommes un petit festival du bout de la Haute-Savoie ! (rires)
Il nous a parlé de cette labellisation et c’est vrai que c’est tentant d’avoir ce label pour plusieurs raisons.
C’est d’abord un gage de qualité, c’est la preuve que l’on offre de bonnes conditions d’accueil aux troupes que l’on reçoit, de bonnes conditions pour le public aussi et ça permet de faire connaître ce festival un peu plus largement. C’est notre but.
Jean-Marc : Il y a aussi un critère qui rentre en ligne de compte pour les troupes que l’on accueille, c’est le contact et l’échange que l’on a avec les troupes ! Il faut que ça reste un moment d’échange et de convivialité.
Catherine : C’est d’ailleurs pour cela que le samedi soir nous organisons un grand repas avec toutes les troupes et tous les bénévoles qui veulent bien participer !
Nous essayons de créer un moment de détente et d’échange, qui est apprécié par tous et qui est intéressant et important pour se connaître.
COMBIEN DE BÉNÉVOLES S’IMPLIQUENT DANS LE FESTIVAL ?
Jean-Marc : Cette année, nous avons eu beaucoup de bénévoles !
Nous faisons aussi appel aux parents des enfants qui font du théâtre et à quelques personnes de la commune. Ce qui nous aide beaucoup pour les repas, les entrées etc…
Ça va de mieux en mieux et on en est très contents !
Catherine : Nous avons aussi fait un appel au mois de juin lors de la première représentation de notre spectacle pour inciter les gens à s’investir. Nous avons d’ailleurs eu un discours de la maire très élogieux. Lors de l’apéritif offert aux spectateurs, elle à remercié La Malle au Grenier et les bénévoles d’avoir fait vivre le village pendant 3 jours et fait connaître la commune à l’extérieur. Cette année les troupes venaient de tout le quart sud-est !
POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER VOTRE TROUPE JEUNES ?
Catherine : Nous avons quatre groupes de jeunes : primaire, collégiens et lycéens.
Jean-Marc et moi, nous nous occupons des primaires et des collégiens. Marie s’occupe des lycéens depuis 8 ans, c’est ce groupe que nous souhaitons emmener à Montélimar pour les Rencontres Jeunes de Théâ’Montél. Depuis 2018 chaque fois que cela est possible nous partageons les planches avec les Jeunes de la Malle au Grenier de là est née la troupe Jeunes. Les jeunes sont heureux de vivre comme des comédiens, ils font partie intégrante de la troupe.
Cette année, un des jeunes a participé à toute la technique du festival. Il a été présent avec les deux techniciens pour installer et aider les troupes qui arrivaient…
C’est un jeune qui est en première et qui doit choisir une orientation, il s’est dit pourquoi pas le monde du spectacle ! Nous lui avons donc proposé de venir découvrir la régie et de s’impliquer autrement. Il était très content, surtout que l’on a un technicien professionnel qui vient bénévolement. Cela lui a permis de découvrir une autre facette très importante du spectacle.
Jean-Marc : Ce qu’il faut souligner, c’est que dans la troupe jeunes, qui existe depuis 20 ans, nous avons eu des jeunes qui maintenant sont comédiens et techniciens du spectacles en Suisse et en France.
Il y a d’ailleurs ce technicien qui vient toutes les années en tant que bénévole pour le festival et qui s’occupe de la technique !
Nous ça nous dégage du temps pour l’organisation… bientôt on aura plus rien à faire !
Catherine : On va pouvoir en profiter c’est vachement bien ! Et donc quand on a proposé aux jeunes de venir à Montélimar, ça a été une adhésion totale !
Jean-Marc : Non seulement une adhésion totale des jeunes, mais aussi des parents. Les parents sont ravis, et trouvent que c’est une belle initiative !
Catherine : Le groupe de toute façon est partant pour tout et avide de tout connaître !
Au festival, ils sont aussi présents en tant que bénévoles et ils veulent s’impliquer. D’ailleurs, ils sont très remarqués par les troupes que l’on reçoit.
Ils sont contents d’être là et d’être avec nous.
C’est comme une deuxième famille !
QUELLES SONT LES ACTUALITÉS DE LA MALLE AU GRENIER ?
Jean-Marc : Avec la troupe des primaires, nous avions commencé à jouer en EPHAD.
Avec le Covid ça a été interrompu, mais nous espérons reprendre ces représentations au printemps. Nous avions proposé cette formule aux deux EPHAD avoisinant. Les deux structures étaient très contentes de notre proposition. C’était comme une pré-générale !
Catherine : Les enfants sont très contents d’y aller et regrettent que ce soit arrêté à cause du Covid . Alors que c’est un public différent ! Nous laissons passer l’hiver pour voir comment cela se passe dans les maisons de retraite, et nous essayerons de reprogrammer ces spectacles.
Et pour les actualités de la troupe adultes, depuis le printemps 2022, nous présentons une pièce d’Alain Guyard, La Bande à Bonnot.
Nous mettons à peu près 1 an à créer une pièce. Ce n’est jamais moins, mais ça peut être plus !
Et nous essayons de jouer au minimum les deux années qui suivent. Nous l’avons joué au printemps, en début d’automne et maintenant nous postulons un peu partout pour avoir d’autres dates. Nous avons la chance d’avoir ce théâtre pour répéter, pour jouer, c’est parfait mais après pour aller jouer à l’extérieur c’est quand même extrêmement difficile de trouver des lieux !
Nous allons jouer le 15 janvier à Yvoire et le 18 février à Sermages dans le Morvan.
UN PETIT MOT POUR FINIR ?
La troupe de La Malle au Grenier , soutenue par les bénévoles et la municipalité, est heureuse d‘organiser le festival et espère bien le faire connaître plus largement grâce , peut-être à sa reconnaissance régionale. On dit que la fréquentation des spectacles est en baisse depuis la pandémie, rien de cela à Quincy soit-il ! La fréquentation est en constante augmentation , comme pour les créations de La malle au Grenier.
Le théâtre amateur se porte bien si on le défend avec ferveur.
Site web de la troupe
www.malleaugrenier.com
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